Michon Geneviève
Au pays du cèdre, l’ancrage territorial ravive le local. Cas de la Réserve de cèdres du Chouf
Au pays du cèdre, l’ancrage territorial ravive le local. Cas de la Réserve de cèdres du Chouf
Auteur.e.s
NumerosImpromptus
- #05
Résumé
Afin d’analyser la construction des liens d’un produit à son territoire, nous avons choisi d’étudier quatre exemples de la région montagneuse du Chouf au Liban. Ces exemples, qui mobilisent des produits relativement banaux mais qui font partie de la tradition locale, sont revendiqués par les acteurs comme des productions spécifiques à ce territoire. Suite aux mutations socioéconomiques et environnementales qui ont eu lieu durant les deux dernières décennies, les acteurs justifient la spécificité et l’ancrage de leurs produits dans le territoire par des liens construits, croisés, inventés ou réinventés. Nous examinons d’abord comment se construit ce « lien au territoire », c’est-à-dire, les manières dont les acteurs locaux élaborent et justifient l’ancrage territorial de leurs produits. Nous montrons ensuite que l’ancrage territorial de ces produits ne repose pas seulement sur la stratégie individuelle des producteurs, mais aussi sur celle de l’organisation territoriale (les nouveaux acteurs) et à travers la conception et la mise en place d’actions collectives unissant des producteurs, organisateurs territoriaux et consommateurs. Ainsi ces spécificités locales font l’objet d’une adéquation entre les trois sphères (celle des producteurs, celle des organisateurs territoriaux et celle des consommateurs) et contribuent au développement local du territoire.
Abstract
In order to analyse the construction of the links of a product to its territory, we have chosen to study four examples from the Chouf mountainous region in Lebanon. These examples, which mobilize relatively commonplace products but which are part of the local tradition, are claimed by the actors as productions specific to this territory. Following the socio-economic and environmental changes that have taken place over the past two decades, the actors justify the specificity and anchoring of their products in the territory through links that have been built, crossed, invented or reinvented. We first examine how this «link to the territory» is constructed, i.e., the ways in which local actors develop and justify the territorial anchoring of their products. We then show that the territorial anchoring of these products is not only based on the individual strategy of producers, but also on that of the territorial organization (the new actors) and through the design and implementation of collective actions linking producers, territorial organizers and consumers. Thus, these local specificities are the subject of an adequacy between the three spheres (that of producers, that of territorial organizers and that of consumers) and contribute to the local development of the territory.
Année de publication
2019
Discipline
- Géographie
- Anthropologie
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Controverses sur la nature du maquis et sur ses qualifications en ressource pastorale
Controverses sur la nature du maquis et sur ses qualifications en ressource pastorale
Auteur.e.s
NumerosImpromptus
- #05
Résumé
Le maquis corse a constitué pendant longtemps un éventail de ressources diverses pour les communautés villageoises. Suite à l’effondrement, au milieu du siècle dernier, des systèmes agro-pastoraux, le maquis a perdu ses usages mais s’est étendu à la quasi-totalité des espaces ruraux. Cette formation végétale est aujourd’hui assignée à des fonctions paysagères valorisées par le tourisme alors que ses derniers usages productifs font l’objet de nombreuses controverses. La définition du maquis comme ressource pastorale doit faire face à une vision naturaliste qui défend la protection de cet écosystème particulier, et, à l’opposé, à une vision agrariste qui tend à nier sa valeur fourragère. Cet article s’intéresse aux divers processus actuels de qualification du maquis, avec une attention particulière portée sur les processus de qualification en ressource pastorale. Comment, par quels acteurs, par quelles pratiques et à travers quelles justifications et quels cadres réglementaires ce milieuressource est-il aujourd’hui qualifié ? Est-il plutôt du côté de la « nature » ou de celui de la « culture » ? Comment statuer sur les légitimités respectives de qualifications souvent contradictoires ? Comment le maquis est-il ancré dans les territoires insulaires : par les pratiques productives qui lui sont attachées ou par les politiques qui lui assignent (ou lui enlèvent) des fonctions précises ? Cet ancrage permet-il une quelconque formation de valeur, et, si oui, dans quels domaines ? Quelle est la place de l’élevage pastoral dans cet ancrage ?
Abstract
The Corsican “maquis”, a typical type of vegetation linked to Mediterranean climate and agro-pastoralism, has represented for a long time a broad range of resources for local village communities. In the middle of last century, following the collapse of the agro-pastoral systems, management practices in the “maquis” have vanished whereas the “maquis” itself expanded into almost all rural areas. It is now considered as a the emblematic landscape of Corsica, valued through tourism. Its last productive uses are subject of many controversies: the definition of “maquis” as a pastoral resource is challenged, on the one hand, by a naturalist approach that claims for the protection of this particular ecosystem, and on the other hand, by an agrarian approach that tends to deny its fodder value. This paper examines the current processes of qualification of the “maquis”, but focuses on qualification as a “pastoral resource”. How, by whom, through which practices, justifications and regulatory frameworks, is this resourceenvironment qualified today? Does it rather belong to «nature» or to «culture»? How can one draw conclusions when different qualifications, that are all well-founded, are often contradictory? How is the “maquis” anchored in the different island territories: through productive practices or public policies that assign (or deny) its specific functions? Does this anchoring provide an added value to the island territories, and, if so, in which domains? What is the place of pastoralism in this local integration?
Année de publication
2019
Discipline
- Ecologie
- Agronomie
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La rose du M’Goun
La rose du M’Goun
Sous-titre
Un bon exemple pour réfléchir les relations entre ancrage, patrimonialisation et banalisation
NumerosImpromptus
- #05
Résumé
Les dynamiques observées autour de la valorisation des produits issus de la rose dans la région de Kelâat M’Gouna constituent un bel observatoire pour les questions posées autour de la spécification, de l’ancrage et de la patrimonialisation car la rose est devenue un emblème de la région en même temps qu’un pivot de l’économie locale. La plupart des activités de transformation (distillation,séchage) sont effectuées sur place par des petits producteurs privés, des coopératives et unités industrielles. Si l’ancrage local, dans le territoire, est évident pour les deux premières catégories d'acteurs, il est plus questionnable pour la dernière car les trois unités se manifestent plutôt comme des enclaves isolées ne tissant que peu de liens avec leur environnement. Si l’on peut déceler un processus de construction patrimoniale à partir de cet élément du système agraire dont il faut connaître l’histoire, celui-ci est récent, et loin d’être collectif, ce qui pose la question de sa validité. Par ailleurs cette « patrimonialisation » est mise à profit pour créer une destination touristique autour de ce qui est appelé désormais « le pays de la rose », destination qui a du mal à émerger. Enfin, le succès des produits à base de rose a entraîné le développement de toute une « économie du faux », avec la multiplication des points
de vente qui proposent aux touristes de passage des produits « à la rose du M’Goun » fabriqués à base d’arômes chimiques. Le refus des autorités locales et de l’encadrement technique agricole à mettre en place des mesures qui permettraient de discerner le « vrai » du « faux » pose question.
de vente qui proposent aux touristes de passage des produits « à la rose du M’Goun » fabriqués à base d’arômes chimiques. Le refus des autorités locales et de l’encadrement technique agricole à mettre en place des mesures qui permettraient de discerner le « vrai » du « faux » pose question.
Abstract
The dynamics observed around the enhancement of rose products in the Kelâat M’Gouna region constitute a fine observatory for the questions raised around specification, anchoring and patrimonialization because the rose has become an emblem of the region at the same time as a pivot of the local economy. Most of the processing activities (distillation, drying) are carried out on site by small private producers, cooperatives and industrial units. While local anchoring in the territory is obvious for the first two categories of actors, it is more questionable for the last one because the three units manifest themselves more as isolated enclaves with few links to their environment. If we can detect a process of heritage construction based on this element of the agrarian system whose history must be known, it is recent, and far from being collective, which raises the question of its validity. Moreover, this «patrimonialization» is being used to create a tourist destination around what is now called «the land of the rose», a destination that is having difficulty to emerge. Finally, the success of rose-based products has led to the development of a whole «economy of the fake», with the multiplication of points of sale offering tourists passing through products «à la rose du M’Goun» made with chemical
flavours. The refusal of local authorities and the agricultural technical supervision to put in
place measures that would make it possible to discern the «true» from the «false» raises
questions.
flavours. The refusal of local authorities and the agricultural technical supervision to put in
place measures that would make it possible to discern the «true» from the «false» raises
questions.
Année de publication
2019
Discipline
- Géographie
- Anthropologie
- Ecologie
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Le lavandin à Oulmès (Plateau central marocain).
Le lavandin à Oulmès (Plateau central marocain).
Sous-titre
La trajectoire perturbée d’une spécificité en construction
Auteur.e.s
NumerosImpromptus
- #05
Résumé
Le lavandin, une culture introduite dans la région d’Oulmès par des étrangers, a mis longtemps avant d’être adoptée par les exploitants locaux et connaitre une extension sur plus d’un millier d’hectares. Récemment, son classement par les pouvoirs publics comme produit de terroir et l’identification des huiles qui en sont issues par un label AOP « Huile essentielle du lavandin d’Oulmès », explique l’intérêt que lui portent de nouveaux acteurs, pépiniéristes, collecteurs, artisans et industriels de la distillerie, issus de différentes régions du Maroc, ainsi que des opérateurs des plantes à parfums étrangers. Les uns et les autres se positionnent à différents niveaux de la filière, et cherchent chacun à tirer un avantage des produits d’une culture classée prioritaire dans le développement agricole de la région, et sur laquelle il y a une demande pressante des consommateurs. Cet article questionne le bien fondé d’un projet topdown qui tente d’ériger une culture révélée de l’extérieur au rang d’un produit spécifique,
créant ainsi une image simplifiée d’un territoire à la réalité complexe et doté d’autres éléments identitaires avec plus d’épaisseur historique.
créant ainsi une image simplifiée d’un territoire à la réalité complexe et doté d’autres éléments identitaires avec plus d’épaisseur historique.
Abstract
The lavandin is a crop introduced into the region of Oulmès by foreigners; it took a long time before it was adopted by local farmers and extended to more than a thousand hectares. Recently, its classification by the public authorities as a local product and the identification of the oils resulting from it by a PDO label «Huile essentielle du lavandin d’Oulmès», explains the interest of new actors, nurserymen, collectors, craftsmen and industrialists of the distillery, from different regions of Morocco, as well as foreign aromatic plant operators. Both are positioned at different levels of the supply chain, each seeking to take advantage of the products of a crop that is a priority for agricultural development in the region. This article questions the validity of a top-down project that attempts to build a ‘traditional cultivation’ revealed from the outside as a specific product, thus creating a simplified image of a territory with high complexity, and occulting other identity elements with greater historical depth.
Année de publication
2019
Discipline
- Géographie
- Ecologie
- Urbanisme
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Le marché peut-il devenir une ressource pour l’ancrage territorial des productions locales ?
Le marché peut-il devenir une ressource pour l’ancrage territorial des productions locales ?
Sous-titre
Les enseignements des foires à thème de Corse et du Maroc
Auteur.e.s
NumerosImpromptus
- #05
Résumé
La notion de ressource spécifique s’est développée comme une alternative opérationnelle et conceptuelle à une approche fondée sur les avantages comparatifs. La combinaison de facteurs de production inimitables ailleurs, du fait de leur association à des entités, des savoirs et des procédés non substituables, devait, pensait-on, faire obstacle à toute standardisation. Le dispositif Indication Géographique français assurait dans cette perspective une garantie légale couplée à une légitimité locale par la responsabilité offerte aux producteurs de définir eux-mêmes
les produits, les cahiers des charges et les aires de production. Au nord comme au sud, de nombreux exemples montrent pourtant que la spécification des ressources et des produits ne parvient pas à faire obstacle à une standardisation des procédés pas plus qu’elle n’évite une captation de la réputation, laquelle ne sert pas mécaniquement l’ancrage des identités alimentaires. La communication prend pour objet des processus de relance de petites productions locales intégrées au système alimentaire traditionnel. Il montre de quelles façons les activités marchandes et particulièrement les foires et les marchés locaux ont constitué une force d’ancrage décisive dans la relance. L’article prend appui sur les marchés de foire de Corse et du Maroc. Les deux situations fortement contrastées mettent en évidence que la construction d’une ressource spécifique ne peut se réduire aux seuls « facteurs de production ». Les activités marchandes constituent un ressort majeur, bien que souvent ignoré, du processus de spécification et d’ancrage en couplant les pratiques productives aux pratiques d’usages des productions. Les cadres produits par l’économie des spécificités se trouvent ainsi augmentés par les nombreux apports de la sociologie des marchés.
les produits, les cahiers des charges et les aires de production. Au nord comme au sud, de nombreux exemples montrent pourtant que la spécification des ressources et des produits ne parvient pas à faire obstacle à une standardisation des procédés pas plus qu’elle n’évite une captation de la réputation, laquelle ne sert pas mécaniquement l’ancrage des identités alimentaires. La communication prend pour objet des processus de relance de petites productions locales intégrées au système alimentaire traditionnel. Il montre de quelles façons les activités marchandes et particulièrement les foires et les marchés locaux ont constitué une force d’ancrage décisive dans la relance. L’article prend appui sur les marchés de foire de Corse et du Maroc. Les deux situations fortement contrastées mettent en évidence que la construction d’une ressource spécifique ne peut se réduire aux seuls « facteurs de production ». Les activités marchandes constituent un ressort majeur, bien que souvent ignoré, du processus de spécification et d’ancrage en couplant les pratiques productives aux pratiques d’usages des productions. Les cadres produits par l’économie des spécificités se trouvent ainsi augmentés par les nombreux apports de la sociologie des marchés.
Abstract
A consequence of globalization on rural territories is the multiplication of ways and places for marketing agricultural production. Conventional as well as new markets (direct sales “on the farm”, direct sales shops, grocery store, specialized store, supermarkets, e-commerce, merchant place, etc.) presently coexist on the same territories. This new commercial configuration impacts on the relations between territorial and extraterritorial productions on the one hand, and on the relationship between territorial productions and territorial construction on the other hand. The diversity of marketing ways and places may favor the valorization of local specificities, but it may also weaken their territorial attachment by blurring references allowing products’ recognition and valorization. Starting from an analysis of market places and their contribution to the valorisation of local food production, we question territorial anchoring (and de-anchorage) processes. Our contribution relies on examples of fairs and markets in Morocco and Corsica. We mobilize such concepts as “territorial identity” and “reputation” to analyze adjustments or misalignments between local resources and local foods induced by marketing choices. We examine the
roles of these choices in the formation and organization of territorial identities that
are considered significant by professional communities and local populations. We also discuss the conditions that allow market activities becoming instruments of collective action and empowerment that can reinforce territorial anchoring. Among these conditions, the extent to which the
governance of market places facilitates –or not- the interaction between local communities, government institutions and public action appears to be central.
roles of these choices in the formation and organization of territorial identities that
are considered significant by professional communities and local populations. We also discuss the conditions that allow market activities becoming instruments of collective action and empowerment that can reinforce territorial anchoring. Among these conditions, the extent to which the
governance of market places facilitates –or not- the interaction between local communities, government institutions and public action appears to be central.
Année de publication
2020
Discipline
- Géographie
- Economie
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Y’a-t-il un processus de construction d’une spécificité territoriale autour du figuier de Barbarie dans les montagnes Ait Baâmrane (arrière-pays de Sidi Ifni) ?
Y’a-t-il un processus de construction d’une spécificité territoriale autour du figuier de Barbarie dans les montagnes Ait Baâmrane (arrière-pays de Sidi Ifni) ?
NumerosImpromptus
- #05
Résumé
Dans les montagnes des Aït Baâmrane, arrière-pays de Sidi Ifni, le figuier de Barbarie est devenu une culture qui domine le paysage, impliquant une restructuration de l’espace et une reconfiguration des rapports au territoire et à ses ressources. C’est une culture qui, malgré ses fonctionnalités agropastorales et son intégration dans le système de culture des exploitations, ne correspond pas forcément à une vocation du milieu. Son origine étrangère est localement attestée, et son histoire racontée rappelle les phases de son enracinement, puis de sa révélation comme ressource et un produit de terroir valorisable sous le signe distinctif d’une IGP « Cactus des Aït Baâmrane » générateur de toute une filière agricole. Derrière cette transformation du rôle territorial du figuier de barbarie, nous relevons l’effet d’une politique publique qui tente d’en faire la spécificité du pays Aït Baâmrane, et le moyen de son développement. Or les dispositifs mis en place et qui convergeraient vers une mise en filière agricole générant une valeur ajoutée
partagée ne semblent pas aboutir. Tous les constats convergent pour souligner leur échec partiel, dans la mesure où la commercialisation continue à profiter aux négociants les plus entreprenants qui dominent le marché. Dans le milieu des exploitants, en amont, le figuier de Barbarie, génère des revenus importants certes, mais irréguliers, et dont le coût en termes de conflits sociaux, notamment fonciers, est aussi important. L’expérience des coopératives n’a pas connu, non plus, une réussite optimale, car elles sont soumises à la compétition des entreprises privées et des circuits de commerce informel. Cet article compte apporter un éclairage sur la trajectoire d’une culture qui après avoir été enracinée dans le territoire et constitue un élément dans le système des représentations sociales, peine à devenir une spécificité d’un espace délimité pour les besoins du développement local.
partagée ne semblent pas aboutir. Tous les constats convergent pour souligner leur échec partiel, dans la mesure où la commercialisation continue à profiter aux négociants les plus entreprenants qui dominent le marché. Dans le milieu des exploitants, en amont, le figuier de Barbarie, génère des revenus importants certes, mais irréguliers, et dont le coût en termes de conflits sociaux, notamment fonciers, est aussi important. L’expérience des coopératives n’a pas connu, non plus, une réussite optimale, car elles sont soumises à la compétition des entreprises privées et des circuits de commerce informel. Cet article compte apporter un éclairage sur la trajectoire d’une culture qui après avoir été enracinée dans le territoire et constitue un élément dans le système des représentations sociales, peine à devenir une spécificité d’un espace délimité pour les besoins du développement local.
Abstract
In the Aït Baâmrane mountains, hinterland of Sidi Ifni, the prickly pear tree has become a crop that dominates the landscape, implying a restructuring of space and a reconfiguration of the relationship to the territory and its resources. It is a crop which, despite its agropastoral functions and its integration into the farming systems, does not necessarily correspond to a vocation of the environment. Its foreign origin is locally attested, and the history recalls the phases of its rooting, then its revelation as a resource and a local product that can be promoted under the distinctive sign of a PGI «Cactus des Aït Baâmrane» that generates an entire sector. Behind this transformation of the territorial role of the prickly pear tree, we note the effect of a public policy that tries to turn it into a specific feature of the Aït Baâmrane region, and the way to its development. However, the measures put in place and which would lead to the creation of a sector generating a shared added value do not seem to be achieving results. All the observations converge to underline their partial failure, insofar as commercialization continues to benefit the most entrepreneurial traders who dominate the market. Among the farmers, the prickly pear tree generates significant but irregular income, the consequences of which in terms of social conflicts, particularly land conflicts, are also significant. The experience of cooperatives has not been as successful as it could have been, since they are subject to the competition of private companies and informal trade networks. This article intends to provide insight into the trajectory of a culture which, after being rooted in the territory and constituting an element in the system of social representations, is struggling to become a specific characteristic of a space demarcated for the goals of local development.
Année de publication
2019
Discipline
- Ecologie
- Agronomie
Fichier : impromptus-5-12-r.pdf
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