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Etudiant en Master 2 "recherche" en histoire, Université Paris Diderot Histoire et anthropologie de la folie en Afrique de l'Est (XIXe-XXIe s.) ; histoire et épistémologie de la psychiatrie coloniale ; production et circulation des savoirs scientifiques. Membre du programme ANR AMIAF : « Aliéné mental » et « indigène ». Histoire d’une double discrimination de statut en Afrique française (Fin XIXe siècle-1960). **Titre du mémoire** : Le fou colonisé. Une histoire de l'institution psychiatrique en situation coloniale. L'exemple de l'île de Madagascar entre 1900 et 1960. **Directeur du mémoire :** Didier Nativel (CESSMA, Paris Diderot) **Résumé du mémoire :** Si la question du fou en Occident a suscité nombre de travaux, la situation est bien différente lorsqu’il s’agit des Afriques et en particulier de Madagascar. Ce mémoire propose, sous l’angle de la psychiatrie, une première histoire de la folie sur la Grande Île. En faisant ressurgir le passé du seul établissement psychiatrique public de l’île entre 1900 et 1960, nous montrons l’importance de l’asile dans le façonnement d’une gouvernementalité coloniale qui voit dans la folie la possibilité d’un aggiornamento. À la croisée d’une histoire politique et d’une histoire sociale appréhendée « par cas », il s’agit d’interroger l’effectivité pratique d’une institution s’appuyant sur cette discipline singulière que constitue la psychiatrie (coloniale), située au croisement du médical et du carcéral, de la lecture du corps et de l’esprit, dans l’élaboration d’un ordre colonial en plein déploiement. Émerge dès lors la violence d’un quotidien où les rapports raciaux (tri racial omniprésent) et genrés (viols répétés) sont constitutifs du traitement des individus. Réservoir d’expérimentations pour les médecins ou réceptacle donnant lieu à une saturation démographique constante pour les autorités administratives, l’institution se fait le jalon d’une véritable économie morale, offrant le moyen de médicaliser — et donc de contrôler — résistances et divergences politiques (membres de la VVS, nationalistes de 1947…). La structure participe ainsi à la mise en place d’un ordre social renouvelé, là où le corps « malade » devient corps politique. Loin de réponses définitives, cette recherche souhaite installer quelques premiers questionnements inédits que nous aspirons à poursuivre.
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