La rose du M’Goun

Sous-titre Un bon exemple pour réfléchir les relations entre ancrage, patrimonialisation et banalisation
NumerosImpromptus
  • #05
Résumé Les dynamiques observées autour de la valorisation des produits issus de la rose dans la région de Kelâat M’Gouna constituent un bel observatoire pour les questions posées autour de la spécification, de l’ancrage et de la patrimonialisation car la rose est devenue un emblème de la région en même temps qu’un pivot de l’économie locale. La plupart des activités de transformation (distillation,séchage) sont effectuées sur place par des petits producteurs privés, des coopératives et unités industrielles. Si l’ancrage local, dans le territoire, est évident pour les deux premières catégories d'acteurs, il est plus questionnable pour la dernière car les trois unités se manifestent plutôt comme des enclaves isolées ne tissant que peu de liens avec leur environnement. Si l’on peut déceler un processus de construction patrimoniale à partir de cet élément du système agraire dont il faut connaître l’histoire, celui-ci est récent, et loin d’être collectif, ce qui pose la question de sa validité. Par ailleurs cette « patrimonialisation » est mise à profit pour créer une destination touristique autour de ce qui est appelé désormais « le pays de la rose », destination qui a du mal à émerger. Enfin, le succès des produits à base de rose a entraîné le développement de toute une « économie du faux », avec la multiplication des points
de vente qui proposent aux touristes de passage des produits « à la rose du M’Goun » fabriqués à base d’arômes chimiques. Le refus des autorités locales et de l’encadrement technique agricole à mettre en place des mesures qui permettraient de discerner le « vrai » du « faux » pose question.
Abstract The dynamics observed around the enhancement of rose products in the Kelâat M’Gouna region constitute a fine observatory for the questions raised around specification, anchoring and patrimonialization because the rose has become an emblem of the region at the same time as a pivot of the local economy. Most of the processing activities (distillation, drying) are carried out on site by small private producers, cooperatives and industrial units. While local anchoring in the territory is obvious for the first two categories of actors, it is more questionable for the last one because the three units manifest themselves more as isolated enclaves with few links to their environment. If we can detect a process of heritage construction based on this element of the agrarian system whose history must be known, it is recent, and far from being collective, which raises the question of its validity. Moreover, this «patrimonialization» is being used to create a tourist destination around what is now called «the land of the rose», a destination that is having difficulty to emerge. Finally, the success of rose-based products has led to the development of a whole «economy of the fake», with the multiplication of points of sale offering tourists passing through products «à la rose du M’Goun» made with chemical
flavours. The refusal of local authorities and the agricultural technical supervision to put in
place measures that would make it possible to discern the «true» from the «false» raises
questions.
Année de publication 2019
Discipline
  • Géographie
  • Anthropologie
  • Ecologie
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