Downsizing

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  • Film
Référence Downsizing, de Alexander Payne (2017)
Contexte Le film se déroule dans un futur proche, aux Etats-Unis. Plongé dans les problématiques fondamentales de notre monde, un scientifique norvégien met au point une solution: le « downsizing ». Cette réponse aux problèmes de surpopulation, de réchauffement climatique et de surconsommation implique une technologie irréversible de miniaturisation cellulaire réduisant les humains à une taille d’environ 12 cm. Ce processus volontaire est présenté par une entreprise comme le début d’une nouvelle vie et un paradis terrestre du farniente dans une nouvelle cité sous cloche dédiée spécialement aux downsizés. Pour les Américains de classe moyenne, c’est une promesse d’augmenter leur niveau de vie où leurs moyens sont décuplés. Le film met en avant cette révolution et l’impact qu’elle a sur le monde à travers l’histoire d’un jeune couple au train de vie un peu morose et en proie à des problèmes de crédit. Ils vont abandonner leur quotidien à Omaha dans l’Etat du Nebraska, pour se lancer dans cette expérience qui changera leur vie pour toujours. Malheureusement, les attentes de cette nouvelle vie ne sont pas atteintes pour le couple. Cette histoire de prime abord d’une nouvelle aire pour les humains se transforme en une histoire d’amour et met également en avant des problèmes de famine et d’injustice au sein des downsizés ainsi que des problèmes liés au réchauffement climatique.
Traits démographiques Dans cette société, les problèmes de surpopulation, de surconsommation, d’écologie et d’injustice sont centraux. Ces problématiques adressent plusieurs indicateurs démographiques. D’après l’INED en 2020 le monde aurait un taux de natalité de 18 % contre un taux de mortalité de 7.6 %. Cela provoque des complications dans la régulation de la démographie mondiale. Néanmoins, à travers la solution de « downsizing » les indicateurs démographiques sont redéfinis.
Le taux de mortalité dans une société « downsizée » ne peut que diminuer. En effet, la révolution industrielle agroalimentaire, avec son développement technologiquee, est une des raisons qui ont permis de diminuer ce taux de nos jours et dans ce futur proche. Ainsi, si le monde possède dix fois moins de besoins alimentaires, grâce aux progrès et technologies médicales, ceci impliquerait un accès à plus de ressources alimentaires et permettrait de résoudre des problèmes de famine pour la population mondiale. La trappe malthusienne suit cette logique avec l'idée que la taille d’une population se régule en fonction d’un plafond de ressources à partager par l’ensemble de la population. Par conséquent, le plafond de population peut augmenter si les ressources augmentent.
Contrairement au taux de mortalité, on pourrait supposer que le taux de natalité resterait stable dans cette société. En théorie, il pourrait augmenter comme il y a beaucoup plus de ressources si tout le monde devient plus petit. Les gens ne seraient alors pas restreints de procréer. Cependant, les tendances d’une population restent ancrées. On peut voir à travers la politique de l’enfant unique en Chine et proposer aujourd'hui en Inde qu’une tendance imposée durant des années instaure une attitude au sein des populations. En effet, malgré le fait qu’en Chine, les familles soient maintenant autorisées à avoir plus qu’un enfant cette tendance de natalité persiste. C’est la raison pour laquelle on pourrait supposer que les tendances de natalité resteront inchangées.
Cette société pourrait être une conséquence de la phase intermédiaire de la transition démographique avec une mortalité diminuant plus rapidement que la natalité.
Pour finir, le principe de downsizing ne traite pas de la migration. Néanmoins, le film montre la persistance de l’injustice au sein des populations immigrées. De plus, on peut noter que les « downsizés » s’installent dans un endroit dédié pour eux. On pourrait supposer une migration vers les pays qui possèdent cette technologie médicale par rapport à des pays en retard pour l’espoir d’un avenir meilleur.
Commentaires De nos jours, la population ne cesse d’augmenter avec « aujourd’hui plus de 7.78 milliards d’habitants » (UN 2020). Le nombre de morts est toujours inférieur au nombre de naissances avec une constante recherche du progrès technique et d’innovation.

Or, la surpopulation peut avoir de nombreux impacts avec un monde actuel où on fait face au réchauffement climatique, à la pollution, à l’épuisement des ressources, à la famine et à d’autres problématiques. Les ressources de notre monde sont limitées et certaines deviennent rares alors que les besoins sont illimités et deviennent toujours de plus en plus grands. Préserver l'environnement, la planète, et les futures générations sont maintenant au cœur des discussions et il est nécessaire de trouver des solutions face à la surpopulation pour les années à venir.

Ce film d’anticipation nous partage une vision de ce que peut potentiellement nous réserver un avenir assez proche avec des problématiques d’aujourd’hui.

En effet, en 2019, WWF met en avant que la « date du dépassement annuel des ressources naturelles que la Terre peut nous fournir était le 29 juillet alors qu’en 1998, la date du dépassement avait lieu le 30 septembre ». La consommation et l’utilisation des forêts, de la faune sauvage, des animaux sont chaque année en hausse. Selon l’ONG Envol vert, l’empreinte forêt de chaque Français par sa consommation est « de 350 m² de forêt détruites par an. À l’échelle de la population française, ce sont 2,4 millions d’hectares de forêts détruites par an, l’équivalent d’un territoire grand comme la Bretagne ». D’après la Food and Agriculture Organisation, « L’abattage des animaux pour fournir de la viande représente plus de 1090 animaux par seconde soit 60 milliards d’animaux tués chaque année représentant 280 millions de tonnes (vs. 44 millions en 1950) ». Ainsi, l’Atlas des futurs du monde amène à la conclusion que si nous « continuons à consommer tel que nous le faisons actuellement, 2.5 planètes seront nécessaires pour répondre à nos besoins en 2050 ».

Dans un monde actuel où de grandes avancées et progrès dans le milieu médical ont eu lieu, on pourrait imaginer que le scénario du film soit plausible. L’avancée médicale de 2008 avec le projet de greffe d’organes fabriqués sur-mesure est une avancée médicale qui aurait été inimaginable en 1967 lors de la première greffe du cœur. Grâce à une découverte médicale, les traits de ce film sont tout à fait réalistes.
Mon nom Elsa Lubart