L’agroforesterie, une association entre paysans et nature qui marque l’espace. Cas d’étude du parc naturel régional des Préalpes d’Azur et de la zone de réserve paysanne du Haut Sumapaz en Colombie

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  • #09
Résumé
  • Cet article s’appuie sur des recherches menées dans les Préalpes françaises et les Andes colombiennes avec des paysans inscrits dans des démarches agroécologiques. Les matériaux de terrain issus d’une démarche de participation observante, d’entretiens qualitatifs et d’analyses spatiales montrent comment le désir d’être proche de la nature s’incarne dans les pratiques agroforestières. Pour rappel, la Modernité a séparé la forêt de l’agriculture, et mis à l’écart l’arbre, des espaces cultivés. Derrière cette séparation est venue se replier, comme pour mieux la sceller, la distinction entre nature et culture, protection et exploitation. Cependant, sur les deux terrains, les énoncés et pratiques agroforestières mettent à mal l’ensemble de ces dichotomies. L’agroforesterie apparaît comme un exercice de reconceptualisation de la ferme et de la forêt. Enfin, le mouvement de renaturalisation de l’agriculture, qui sous-tend ces pratiques, ne doit pas seulement être lu d’un point de vue productif, mais aussi et surtout comme un projet politique qui matérialise
une certaine manière d’habiter le territoire.
Abstract This article is based on research carried out in the French Pre-Alps and the Colombian Andes with farmers involved in agroecological approaches. Field materials resulting from an approach of observant participation, qualitative interviews and spatial analyzes show how the desire to be close to nature is embodied in agroforestry practices. As a reminder, Modernity has separated the forest from agriculture, and isolated the tree from cultivated spaces. Behind this separation has come to fold, as if to better seal it, the distinction between nature and culture, protection and exploitation. However, in both areas, agroforestry statements and practices undermine all of these dichotomies. Agroforestry appears to be an exercise in reconceptualizing the farm and the forest. Finally, the movement for the renaturalization of agriculture, which underlies these practices, must not only be read from a productive point of view, but also and above all as a political project which materializes a certain way of inhabiting the territory.
Année de publication 2025
Discipline
  • Géographie
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