Des enfances et des voix difficiles à faire émerger : enquêter avec des Mineurs non accompagnés

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Auteur 1 - Nom, prénom(s) et attache(s) institutionnelle(s) Guillaume Etienne – MCF – anthropologie, département de sociologie – Laboratoire CITERES – équipe Cost Université François Rabelais (Tours)
Auteur 2 - Nom, prénom(s) et attache(s) institutionnelle(s) Geneviève Guetemme – MCF - Arts plastiques, INSPE-CVL, Université d’Orléans, laboratoire REMELICE-EA 4709 (Réception et Médiation de littérature et de cultures étrangères et comparées)
Résumé Les MNA – mineurs non accompagnés – sont des migrants de moins de 18 ans, sans famille proche et sans représentant légal dans le pays d’accueil. En France, ils sont pris en charge par l’Aide Sociale à l’Enfance (ASE) et accompagnés, par délégation des départements, par des structures institutionnelles et des associations. Les démarches offertes aux chercheurs pour enquêter auprès de cette population fragile et en situation de crise présentent des spécificités que nous proposons d’analyser ici.
Cet article s’appuie sur deux recherches en études migratoires menées en région Centre et deux modalités d’enquête à base d’entretiens et d’ateliers de pratique artistiques, en lien avec la démarche heuristique des Childhood Studies qui met la liberté d’expression et le vécu des jeunes au cœur du dispositif. L’analyse comparative de ces deux méthodes s’intéresse à la façon dont le point de vue des migrants, leur parole et leur imaginaire sont reconnus, mis en lien avec les contingences auxquelles ils sont soumis et valorisés à travers différents modes d’accompagnements, sur des durées variables.
Il s’agit de montrer comment la recherche recueille la parole de ces jeunes en quête d’identité et de soutien et fait évoluer des récits parfois stéréotypés, générés par le contexte et les attentes des politiques, des media ou des éducateurs. L’analyse interrogera les techniques utilisées pour les entretiens (développés sur un temps long) et les ateliers. Elle questionnera le rôle des supports (individuels, confidentiels ou publics) et la création d’une plateforme numérique de partage (migra-tude ) pour développer le dialogue entre les acteurs de la recherche, le grand public et une population, habituellement sans parole, uniquement définie par son statut administratif, scolaire ou son état de santé et noyée dans la masse des migrants sans traitement particulier associé à l’enfance. L’ensemble des moyens, empiriques et théoriques, sollicités permettra d’étayer une réflexion sur la place des humanités et des arts pour observer et reconnaître les enfants et adolescents migrants.

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