Mise en couple et devenir des unions
Sous-titre
Comparaison de deux capitales ouest-africaines, Cotonou et Lomé
Résumé
Les études sur le mariage en Afrique s’intéressent à la façon dont les unions se forment et se défont. Peu d’études s’intéressent cependant à la relation entre les deux. Cet article vise à étudier comment le type de cérémonie scellant officiellement le mariage peut influencer le devenir de cette union dans deux villes d’Afrique de l’Ouest : Cotonou (Bénin) et Lomé (Togo). Nous cherchons également à savoir si les unions non formalisées sont plus fragiles que les unions formalisées.
Les données utilisées sont tirées d’une enquête réalisée en 2012 dans le cadre du programme ANR FAGEAC (Famille Genre et Activités en Afrique de l’Ouest) auprès d’un échantillon de plus de 1.000 individus dans chaque ville. Les analyses révèlent l’existence de modèles différents d’entrée en mariage dans les deux pays. Des similitudes sont toutefois observées en ce qui concerne la manière dont les couples formalisent leurs unions, ainsi que la mobilité conjugale. Dans les deux villes, un quart des unions n’a donné lieu à aucune cérémonie officielle. La moitié des unions est scellée uniquement par le droit coutumier sans passage à la mairie, à l’église, ou à la mosquée. Il apparaît également que lorsque la première union se termine par une rupture ou un veuvage, les suivantes restent souvent sans aucun type de formalisation. Dans les deux villes, les unions scellées civilement et/ou religieusement semblent plus
stables.
Ces résultats renvoient probablement à un environnement économique difficile qui bouscule les modes de mise en union. Ils suggèrent également une certaine dérégulation de la mise en union notamment chez les jeunes générations, en particulier à Lomé.
Abstract
Studies of marriage in Africa generally focus on how unions are formed and dissolved. Few studies, however, examine the relationship between the two. The aim of this article is to study how the type of ceremony (traditional, religious or civil) that officially seals a marriage, can influence the fate of this union in two West African cities: Cotonou (Benin) and Lomé (Togo). We also investigate whether non-formalized unions are more fragile than formalized ones.
The data used come from a survey carried out in 2012 as part of the ANR FAGEAC (Famille Genre et Activités en Afrique de l’Ouest) program, involving a sample of over 1,000 individuals in each city. The analyses reveal the existence of different patterns of marriage entry in the two countries. However, similarities were observed, for example in the way couples formalized their unions, and in marital mobility. In both cities, a quarter of unions do not involve any formal ceremony. Half of all unions are sealed solely by customary law, with no need to go to the town hall, church or mosque. Trends are more significant among younger generations, particularly in Lomé. It also appears that when the first union ends in break-up or widowhood, subsequent ones often remain without any form of formalization.
In both cities, civilly and/or religiously sealed unions appear to be more stable and therefore less prone to break-up than informal unions. These results probably refer to a difficult economic environment that shakes up union patterns. They also suggest some deregulation of union formation, particularly among the younger generations, especially in Lomé. Further qualitative research is needed to understand the social logic that underpin these practices.
Année de publication
2024
Fichier : LES_IMPROMPTUS_8__Chap_04__V25.pdf
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