Des milieux ancreurs de spécificités Le cas des terrasses ardéchoises et cévenoles

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Mots clés France
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  • #05
Résumé Les terrasses des arrière-pays de la Méditerranée interrogent. Pour certains, elles ne sont qu’un marqueur banal de l’agriculture de pente que l’on retrouve, dans nombre d’autres espaces de montagne, à l’échelle planétaire. Pour d’autres, elles constituent des patrimoines à transmettre, moteurs de transformations identitaires contemporaines. Les observations menées en Ardèche et dans les Cévennes montrent qu’elles témoignent de la fragmentation de ces arrière-pays. Sous l’effet du profond mouvement de métropolisation et de littoralisation, qui marque tout le pourtour méditerranéen, les terrasses deviennent des « mosaïques mouvantes » dont les formes et les fonctions méritent d’être explorées. Pour partie, elles constituent des
périphéries périurbaines, porteuses d’habitat proches des villes, mais aussi d’espaces récréatifs et touristiques plus éloignés. Plus à l’écart des flux de toutes sortes, elles deviennent des marges, marquées par l’isolement, le vieillissement des populations qui ne tiennent que par une lutte sans relâche
pour le maintien d’un minimum de services publics. Pourtant, çà et là, ces marges deviennent productives et innovantes. C’est cette situation qui a retenu notre attention. Nous avons étudié le cas de 5 productions spécifiques développées dans les montagnes ardéchoises et les Cévennes. L’analyse montre qu’en parallèle à une tendance à la banalisation, l’ancrage local de ces spécificités repose sur une triple trajectoire de spécification de produits, mais aussi de territorialisation et de patrimonialisation des terrasses qui les
ont portés. Dans certains cas, les terrasses deviennent des espaces de résilience, en particulier face à des changements climatiques, et contribuent à l’entrée en transition des territoires.
Abstract The terraces of the Mediterranean hinterland are a source of concern. For some, they are
only a common marker of slope agriculture, which is found in many other mountain areas around the world. For others, they constitute heritage to be transmitted, drivers of contemporary identity transformations.
Observations carried out in the Ardèche and Cévennes show that they testify to the fragmentation of these hinterlands. Under the effect of the profound movement of metropolization and coastalization, which
marks the entire Mediterranean region, terraces are becoming «moving mosaics» whose forms and functions deserve to be explored. In part, they constitute peri-urban peripheries, providing housing close to
cities, but also recreational and tourist areas further away. No longer isolated from flows of all kinds, they become margins, marked by isolation and the ageing of populations, which are only held together by a relentless struggle to maintain a minimum level of public services. Yet, here and there, these margins become productive and innovative. This is the situation that caught our attention. We studied the case
of 5 specific productions developed in the Ardèche mountains and the Cévennes. The analysis shows that, in parallel with a trend towards trivialisation, the local anchoring of these specific features is based on a triple trajectory of product specification, but also of territorialisation and heritage of the terraces that have brought them about. In some cases, terraces become spaces of resilience, particularly in the face of climate change, and contribute to the transition of territories.
Année de publication 2019
Discipline
  • Agronomie
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